Le marché du vinyle en France

Au cours des dernières années, le vinyle a fait un retour fracassant sur le marché de la musique enregistrée. En proposant des genres musicaux très variés, il semble plus déterminé que jamais à retrouver son statut d’antan. Ainsi, on enregistre une avalanche de ventes dans l’industrie de ces disques qu’on croyait, pour toujours, relégués au rang de relique.

En France, 42 % de ces ventes sont réalisés par des jeunes de moins de 30 ans. Cela laisse entrevoir la portée des disques vinyle et leur importance aux yeux de la jeune génération.

Le disque vinyle : un retour surprenant

Après avoir connu un déclin face au CD et à l’écoute en ligne, le disque vinyle revient au-devant de la scène pour reconquérir ses admirateurs. En moyenne, plus de 5 millions de disques vinyle auraient été vendus en France au cours de l’année 2021. Pour le compte de la même année, le chiffre d’affaires de l’industrie vinyle aurait atteint la barre des 79 millions d’euros en France.

Cette hausse du chiffre d’affaires serait due à de nombreux facteurs. Il faut dire que le secteur du vinyle s’est grandement diversifié au cours des deux dernières décennies. Désormais, il ne se limite plus au Pink Floyd, au jazz ou encore aux Beatles. Il s’étend à d’autres genres musicaux comme : la pop, le RnB, le rap… De plus en plus d’artistes se rêvent en albums vinyle car ils savent que c’est un gage de qualité auprès des mélomanes.

Qui aurait pu pronostiquer cela au début des années 90 ? Le disque vinyle occupe, aujourd’hui, une place importante sur le marché de la musique enregistrée. En tenant compte des nombreux revenus qu’il a générés, il fait partie des sources de revenus les plus importantes de ce marché. Le Syndicat National de l’Édition Phonographique (SNEP) souligne à ce propos qu’il traverse une phase d’essor.

Un marché sous pression

Malgré l’engouement qu’il suscite, le marché du vinyle en France est en proie à certaines pressions. Les producteurs du secteur sont confrontés à une situation dans laquelle la demande surpasse l’offre. Avec la crise sanitaire, le problème n’a fait que prendre de l’ampleur. De ce fait, les délais de fabrication n’ont pas pu être respectés. À chaque fois qu’un artiste sort un album, il doit désormais attendre, en moyenne, six mois pour qu’il soit pressé en vinyle.

Certains des disques qui sont en rupture de stock ne peuvent plus être pressés. Pour ne rien arranger, les prix des matières premières ont augmenté. Quant aux usines de pressage, ils ont des difficultés à produire, compte tenu de la quantité monstre qui leur est demandée. Quelque part, un marché de la rareté est plus encourageant du point de vue des perspectives. On peut supposer que quelques réglages permettront donc d’accompagner la demande et le mouvement.

Vériable ombre au tableau, en 2020, un incendie a réduit en cendre les matières utilisées par l’usine californienne Apollo pour la gravure des disques vinyle. Cela a handicapé la fabrication des disques de cette usine et a également été à l’origine de la production insuffisante de disques vinyle pour le compte de cette année. L’ensemble de ces facteurs a induit l’augmentation des tarifs pratiqués par certains disquaires. Toutefois, des distributeurs comme la Fnac a pu éviter ces tarifs élevés à ses clients, puisqu’elle a la chance de bénéficier d’un taux de commission compris entre 1,6 et 1,7 % environ.